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Extraits de croisière 2019 sur Aurore
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Extraits de croisière 2019 sur Aurore
Samedi 13 juillet, 7h00
J’appareille de Camaret que j’avais rejoint la veille à l’issue des quatre premières étapes de la saison commencée au Crouesty.
Au près bon plein je traverse tranquillement l’avant-rade de Brest aux premières caresses du soleil sous un ciel complètement dégagé.
A neuf heures, comme prévu, à l’étale de basse mer, je suis à la Pointe Saint Mathieu, près à embouquer le chenal du Four. Il faut maintenant tirer des bords et, comme l’un est plus favorable, à La Grande Vinotière, j’effectue le dernier virement pour prendre le chenal de la Helle et sur le même cap au 330 je fais route en direction des Scilly.
Le bateau marche bien, confortablement avec 10 à 15 nœuds de vent.
Quelques heures plus tard, le rail montant du DST est traversé facilement, sans trop de trafic et avec une excellente visibilité.
Avant le rail descendant je commence des mini-siestes de 10 minutes puisque barre amarrée avec mes sandows, je n’ai pas besoin de barrer et ne la toucherai pas de toute la traversée.
Dans le rail descendant lui aussi peu encombré le vent du nord fraichit, je prends un ris, fraichit encore et je remplace le génois par le foc 2, le plus petit avant de prendre le second ris.
Comme cela m’arrive parfois, trop habillé pour cette succession de manœuvres rapides et efficaces, j’offre la cantine aux poissons…
Au près serré avec un vent de 5 à 6 Beaufort mon petit canot taille vaillamment sa route, sans souffrir, enfonce parfois des pieux mais pas trop car pour l’instant la mer n’est qu’agitée, reste parfaitement sur son cap alors je reprends mon rythme de siestes entre quelques grignotages, vérifications et tours d’horizon.
La traversée sera facile, un peu physique à cause des mouvements du canot, me permettant de ne pas entamer mon capital de sommeil et rapide puisque 32 heures après avoir quitté Camaret je m’approche doucement du mouillage The Cowe à St Agnes aux Scilly.
Les Scilly ne disposant pas de vrais abris sûrs par tout les temps, avec ce vent du nord aujourd’hui, le mouillage est déjà bien encombré. J’avance doucement au moteur, fait quelques tours pour choisir le meilleur emplacement encore disponible en pensant à une renverse probable de nord ouest laisse filer mon mouillage.
Il est 14h30 et après un rangement sommaire pour un éventuel départ en urgence, je m’offre une véritable sieste.
Dans ce cadre idyllique s’écoule le reste de la journée. Je n’ai pas forcément prévu d’aller terre, espérant capter la météo pour, après encore une journée de repos demain, si possible continuer vers l’Irlande.
Dans la nuit les mouvements du bateau m’indiquent aussitôt que le vent a tourné. Il est maintenant orienté sud et avec le clapot rentre directement dans la baie. Le reste de la nuit et la matinée suivante le vent fraichit à F5 et le clapot rend le mouillage inconfortable. Dans la nuit déjà puis dans la matinée les autres bateaux quittent le mouillage.
Il y a peu d’alternatives de mouillage : Soit un coffre sûrement bien encombré à Ste Mary, soit un mouillage de l’autre côté de « The Bar », langue de sable découverte à marée basse qui ferme la baie au nord et où la plupart de mes ex-voisins sont allés se serrer à l’abri du clapot.
Cette option me parait peu prudente, car en cas de renverse rapide du vent il faudrait décamper au plus vite parmi les cailloux et ce quelque soit l’heure.
De toute façon je n’ai pas le choix car pour mon canot il n’est pas possible de sortir de la baie en tirant des bords et le hors bord déjaugerait.
Maintenant seul dans la baie, je rallonge mon mouillage et confiant je reste en sécurité même si les mouvements du bateau rendent parfois la lecture difficile mais tout de même possible contrairement à une ancienne expérience où, coincé dans la baie de Lampaul à Ouessant, j’étais resté trois jours à me faire secouer avec un coup de vent de sud ouest pendant lequel pour aller à l’avant vérifier mon amarrage je devais capeler mon harnais sur la ligne de vie tellement le bateau ruait dans tous les sens.
Le 15 juillet souffle encore le vent de sud en diminuant d’intensité au fil de la journée.
Le problème où je suis c’est que je n’ai absolument aucun réseau sur mon téléphone malgré diverses tentatives debout sur le roof.
Le vent du nord de la traversée était plus fort que prévu et cette bascule au sud non visible sur les cartes consultées. Je ne sais rien de la suite et je ne n’ai pas réussi à capter la BBC dont j’aurais eu du mal à comprendre le bulletin.
Sans connaissance de la future évolution météo, mais sans regret, après cette escale moyennement confortable mais magnifique tout de même, j’abandonne mon projet de poursuivre vers l’Irlande et prévoit le lendemain de remettre cap au sud.
Je dérape le mouillage et sors de la baie le 16 juillet à 9 heures.
Le vent est toujours secteur sud mais a bien molli et je commence la traversée sous GV et génois avec un cap au pré serré au 180 plutôt qu’au 155 en route directe.
Pendant trois ou quatre heures l’allure et la vitesse sont bonnes et, sans barrer, je m’éloigne doucement des Scilly qui disparaissent à l’horizon.
Je traverse le DST au sud de celles-ci, étonnement encombré et puis le vent tombe et la pétole s’installe.
Et ça durera.. ! :
L’après midi, toute la nuit et la matinée suivante !
Les voiles battent, les écoutes et le chariot de GV claquent et rien n’est possible même en m’appliquant à la barre pour attraper la moindre risée. La girouette porte bien trop son nom, le bateau tourne même tout seul sur lui-même !
Bon c’est ça aussi la voile : Il faut l’accepter et pas question de toute façon de traverser au moteur malgré ma bonne réserve de carburant qui me sera éventuellement plus utile pour traverser le DST de Ouessant.
Sauf que quand ça dure, ça use le bonhomme…
A un moment le bateau fait tellement n’importe quoi que je l’abandonne tel quel pour deux ou trois mini siestes puis revient à la barre pour essayer de faire mieux et de sortir de cette zone de calme.
Au début de la nuit, je multiplie les micro-siestes sans cesser de barrer.
Vers minuit le vent revient de secteur nord, très faible mais c’est déjà ça et je reprends un cap direct plein vent arrière et voiles en ciseaux alors que face à l’étrave se lève la pleine lune en partie voilée avec un reflet de carte postale.
Soudain un bruit familier me surprends : C’est un dauphin qui vient me rendre visite plongeant doucement, près à pouvoir le toucher.
Dans la nuit je trouve aussi le milieu de la Manche bien encombré par des pêcheurs anglais avec d’immenses tangons sur chaque bord et des cargos et ferrys entrant ou sortant traversant en diagonale. Il faut rester vigilent.
Le vent retombe à nouveau et les bruits désagréables reprennent. Heureusement que je n’ai pas tenté de partir vers l’Irlande car cela aurait peut-être duré une semaine !
Le petit panneau solaire fraîchement installé maintient la batterie chargée à bloc depuis le départ et je ne crains pas d’être en panne de feu de mat pour la ou les prochaines nuits.
En fin de matinée les conditions changent vraiment enfin !
Le vent se lève au NW, force 3 puis 4 puis 5 et je démarre enfin au grand largue au galop. Le plaisir de barrer est si grand que je n’ai plus sommeil et je savoure la vitesse du bateau et les gros bouillons du sillage dans la mer qui se forme peu à peu.
Pas question de lâcher la barre à cause des vagues sur le trois quart arrière mais aussi pour profiter de ce vent pour rattraper une partie de mon retard même si je ne suis pas pressé.
Avec la GV et le génois je suis surtoilé mais le canot file à toute allure.
Je l’accepte un temps pour enfin avancer mais finalement pour soulager la tête de mat que je vois pomper, je préfère réduire en prenant un ris mais garde le génois. Ca serait trop bête de démâter simplement pour le plaisir d’aller vite et la réduction le soulage instantanément.
La vitesse ne semble pas avoir diminué car je devais déjà avoir atteint la vitesse de carène.
A 6 nœuds je traverse la moitié de la Manche puis le DST avec juste une manœuvre nécessaire pour viser l’arrière un cargo.
Plusieurs fois par jour un dauphin solitaire ou un petit groupe vient reconnaitre le canot et joue un instant à plonger devant l’étrave. Mais cette fois là il s’agit d’un grand groupe de plus d’une trentaine en chasse !
Ils poursuivent en tournicotant probablement un banc de sardines et au dessus d’eux une colonie entière d’une centaine de fous de Bassan scrutent les vagues et mitraillent la surface de leurs plongeons à plus de 100 km/h. C’est vraiment impressionnant et un très grand spectacle mais qui ne dure pas très longtemps car je file trop vite dans une direction transversale à celle du banc de sardines…
Voilà, le rail est passé il ne reste plus que la zone côtière avant Ouessant. En regardant depuis le cockpit, sur la table à carte ça ne fait pas beaucoup mais après vérification 25 milles tout de même donc un peu moins de cinq heures.
Ouessant apparait timidement alors que le canot marche encore très fort.
Après avoir vérifié les horaires des marées je vois qu’il est possible de prendre soit le chenal du Four, soit celui de la Helle pour rejoindre Camaret.
J’avais prévu initialement un atterrissage sur Ouessant en baie de Lampaul mais je crains un peu que la mer soit forte devant la baie, peut-être plus encore demain quand il faudra repartir et la route sera un peu plus longue pour passer le raz de Sein pour l’étape suivante, donc avec un départ très tôt pour être à l’heure dans le Raz.
J’avais déjà fait l’expérience d’une sortie difficile de cette baie quand j’y étais resté bloqué, en surveillant l’alignement arrière et avec des vagues par le travers dont pour voir le sommet, assis dans le cockpit je devais lever la tête. Heureusement elles restaient maniables et ne déferlaient pas car sinon la situation aurait alors été très dangereuse.
Pour éviter de renouveler cette expérience et de peur que le vent ne tourne au SW car je n’ai aucune info météo, je préfère viser Camaret par le chenal de la Helle.
Avant de m’engager car à la tombée du jour, je prépare le passage et les alignements à suivre que me montrent les feux qui s’allument au début de chenal.
Vers minuit, sortant du chenal du Four qui prolonge celui de la Helle, je passe la pointe St Mathieu toujours à pleine vitesse et mets le cap au 105 sur le phare de Camaret.
Il n’y a pas grand monde dans l’avant rade à cette heure, le vent a molli un peu mais j’ai largué le ris et le canot marche vite avec un gros sillage bouillonnant.
Je suis tellement content que, plus du tout fatigué et pour mieux savourer ce bon petit canot, harnais doublement capelé sur la ligne de vie et la cadène de hauban, je reste longtemps à le regarder tracer sa route debout sur le passavant, me tenant presque comme au trapèze au dessus de l’eau accroché au galhauban.
Au bout d’un moment il faut tout de même penser à la suite : Bien repérer la baie non éclairée pour découvrir enfin dans le fond les lumières du port et de la ville, préparer le bateau avec amarres et pare-battages.
Une petite pluie commence à tomber mais je m’en fiche si content de cette traversée. Deux autres bateaux approchent également du port et trois en sortent, il n’y a pas d’heure pour naviguer à Camaret !
Enfin je démarre le moteur et affale pour entrer dans le port.
Après avoir tournicoté un moment car cette nuit le port est curieusement archi plein de bateau de grand voyage, je fini par m’amarrer à couple d’un bateau de taille plus modeste compatible avec mon petit canot.
Exceptionnellement je ne range pas beaucoup car les voiles sont trop mouillées puis, 42 heures après mon départ, avec une rasade de rhum arrose la fin de cette traversée. Il est trois heures, le 18 juillet.
Mardi 30 juillet
Il est 7 heures et mon petit canot sort des passes de port Joinville à Yeu.
Comme prévu le vent encore faible 10 nœuds environ au petit matin est passé au SW, mais un grand frais est prévu à partir de 15 heures depuis quelques jours.
Deux jours plus tôt je sortais également de ce port mais pour mettre le cap sur les Sables d’Olonne pour profiter encore d’une étape sous spi avec du NW avant la bascule prévue et la veille je remontais en sens inverse pour être bien placé quand le SW arriverait.
Trois autres bateaux sont sortis peu avant moi ce matin et comme je suis presque vent arrière avec un génois portant mal je préfère l’affaler et envoyer le spi.
Aurore mon petit canot n’a jamais si bien porté son nom quand sous le spi émerge enfin le soleil majestueux.
Comme le spi porte bien je rattrape assez vite les autres bateaux bien que plus gros mais qui eux ont conservé leur génois plus souvent en train de battre que de porter.
La matinée est royale avec le bateau marchant vite presque tout seul malgré la mer un peu agitée.
Vers midi, alors que j’approche de la bouée balisant la chaussée des Bœufs, le vent fraîchit rapidement et lève aussi des vagues plus conséquentes. Le cap devient plus délicat à tenir à cause des embardées de l’arrière sous l’effet des vagues. Le spi se dégonfle puis claque de grand coups ce qui ne fait pas du bien à ses coutures.
Comme le vent fraichit encore à environ F5 j’envisage d’affaler le spi mais, en solo, sans pilote et avec de la mer, la manœuvre doit être bien anticipée.
Tout se passe bien et sans même le mouiller, il est enfourné dans la descente et en même temps j’en profite pour prendre un ris car ça monte encore.
Je suis maintenant vent arrière en ciseau avec GV un ris et génois. C’est un peu trop mais le bateau file vraiment très vite dans de gros bouillons et parfois surfe sur les vagues qui le rattrapent.
A la barre l’attention doit être extrême pour anticiper ou contrer les embardées que ne manque pas de provoquer les vagues devenues plus grosses, pas question de la lâcher en faisant route pour quoi que ce soit même pour aller chercher l’appareil photo et s’il faut vraiment je devrais me mettre à la cape.
Impressionnés par les descentes de vagues en surf plutôt mal organisées au large de l’embouchure de la Loire après l’île du Pilier au nord de Noirmoutier, mais atteignant irrégulièrement deux ou trois mètres, je regarde sur mon portable la vitesse qui atteint parfois plus de dix nœuds dans des bouillonnements énormes !
C’est un plaisir de barrer même si bien fatiguant et heureusement cela ne durera qu’une journée.
Je garde un cap direct sur la pointe du Croisic, passant entre elle et le plateau du Four même si je redoute d’avoir encore plus de mer dans ce passage.
Le canot file à toute vitesse sans aucun problème et le barreur se régale !
A la pointe du Croisic, pour aller jusqu’à contourner la cardinale Basse Castouillet, je me retrouve plein vent arrière, presque sur la fausse panne pour pouvoir passer avec encore beaucoup de mer. Prévoyant comme toujours j’imagine un instant un démâtage subit à cause d’un empannage : Vu la proximité de la chaussée qui déborde la pointe du Croisic et la direction du vent il ne faudrait je pense que 10 à 15 minutes avant de se retrouver à la côte. Alors quoi faire au cas où ?
Premièrement très vite rassembler les bouts de mat qui pourraient empaler la coque ; le moteur, pas question d’y penser vu l’état de la mer ; reste le mouillage : Tout larguer pour éviter d’être drossé.
Heureusement le démâtage n’aura pas lieu et sitôt la cardinale passée, dans la rade du Croisic un peu abritée du SW la mer s’apaise et je me dirige facilement vers la Turballe.
Il est 14 heures quand j’affale juste avant de rentrer.
Je suis bien vanné mais tellement content de cette superbe étape de vent et de vagues de 48 mile en 7 heures !
J’appareille de Camaret que j’avais rejoint la veille à l’issue des quatre premières étapes de la saison commencée au Crouesty.
Au près bon plein je traverse tranquillement l’avant-rade de Brest aux premières caresses du soleil sous un ciel complètement dégagé.
A neuf heures, comme prévu, à l’étale de basse mer, je suis à la Pointe Saint Mathieu, près à embouquer le chenal du Four. Il faut maintenant tirer des bords et, comme l’un est plus favorable, à La Grande Vinotière, j’effectue le dernier virement pour prendre le chenal de la Helle et sur le même cap au 330 je fais route en direction des Scilly.
Le bateau marche bien, confortablement avec 10 à 15 nœuds de vent.
Quelques heures plus tard, le rail montant du DST est traversé facilement, sans trop de trafic et avec une excellente visibilité.
Avant le rail descendant je commence des mini-siestes de 10 minutes puisque barre amarrée avec mes sandows, je n’ai pas besoin de barrer et ne la toucherai pas de toute la traversée.
Dans le rail descendant lui aussi peu encombré le vent du nord fraichit, je prends un ris, fraichit encore et je remplace le génois par le foc 2, le plus petit avant de prendre le second ris.
Comme cela m’arrive parfois, trop habillé pour cette succession de manœuvres rapides et efficaces, j’offre la cantine aux poissons…
Au près serré avec un vent de 5 à 6 Beaufort mon petit canot taille vaillamment sa route, sans souffrir, enfonce parfois des pieux mais pas trop car pour l’instant la mer n’est qu’agitée, reste parfaitement sur son cap alors je reprends mon rythme de siestes entre quelques grignotages, vérifications et tours d’horizon.
La traversée sera facile, un peu physique à cause des mouvements du canot, me permettant de ne pas entamer mon capital de sommeil et rapide puisque 32 heures après avoir quitté Camaret je m’approche doucement du mouillage The Cowe à St Agnes aux Scilly.
Les Scilly ne disposant pas de vrais abris sûrs par tout les temps, avec ce vent du nord aujourd’hui, le mouillage est déjà bien encombré. J’avance doucement au moteur, fait quelques tours pour choisir le meilleur emplacement encore disponible en pensant à une renverse probable de nord ouest laisse filer mon mouillage.
Il est 14h30 et après un rangement sommaire pour un éventuel départ en urgence, je m’offre une véritable sieste.
Dans ce cadre idyllique s’écoule le reste de la journée. Je n’ai pas forcément prévu d’aller terre, espérant capter la météo pour, après encore une journée de repos demain, si possible continuer vers l’Irlande.
Dans la nuit les mouvements du bateau m’indiquent aussitôt que le vent a tourné. Il est maintenant orienté sud et avec le clapot rentre directement dans la baie. Le reste de la nuit et la matinée suivante le vent fraichit à F5 et le clapot rend le mouillage inconfortable. Dans la nuit déjà puis dans la matinée les autres bateaux quittent le mouillage.
Il y a peu d’alternatives de mouillage : Soit un coffre sûrement bien encombré à Ste Mary, soit un mouillage de l’autre côté de « The Bar », langue de sable découverte à marée basse qui ferme la baie au nord et où la plupart de mes ex-voisins sont allés se serrer à l’abri du clapot.
Cette option me parait peu prudente, car en cas de renverse rapide du vent il faudrait décamper au plus vite parmi les cailloux et ce quelque soit l’heure.
De toute façon je n’ai pas le choix car pour mon canot il n’est pas possible de sortir de la baie en tirant des bords et le hors bord déjaugerait.
Maintenant seul dans la baie, je rallonge mon mouillage et confiant je reste en sécurité même si les mouvements du bateau rendent parfois la lecture difficile mais tout de même possible contrairement à une ancienne expérience où, coincé dans la baie de Lampaul à Ouessant, j’étais resté trois jours à me faire secouer avec un coup de vent de sud ouest pendant lequel pour aller à l’avant vérifier mon amarrage je devais capeler mon harnais sur la ligne de vie tellement le bateau ruait dans tous les sens.
Le 15 juillet souffle encore le vent de sud en diminuant d’intensité au fil de la journée.
Le problème où je suis c’est que je n’ai absolument aucun réseau sur mon téléphone malgré diverses tentatives debout sur le roof.
Le vent du nord de la traversée était plus fort que prévu et cette bascule au sud non visible sur les cartes consultées. Je ne sais rien de la suite et je ne n’ai pas réussi à capter la BBC dont j’aurais eu du mal à comprendre le bulletin.
Sans connaissance de la future évolution météo, mais sans regret, après cette escale moyennement confortable mais magnifique tout de même, j’abandonne mon projet de poursuivre vers l’Irlande et prévoit le lendemain de remettre cap au sud.
Je dérape le mouillage et sors de la baie le 16 juillet à 9 heures.
Le vent est toujours secteur sud mais a bien molli et je commence la traversée sous GV et génois avec un cap au pré serré au 180 plutôt qu’au 155 en route directe.
Pendant trois ou quatre heures l’allure et la vitesse sont bonnes et, sans barrer, je m’éloigne doucement des Scilly qui disparaissent à l’horizon.
Je traverse le DST au sud de celles-ci, étonnement encombré et puis le vent tombe et la pétole s’installe.
Et ça durera.. ! :
L’après midi, toute la nuit et la matinée suivante !
Les voiles battent, les écoutes et le chariot de GV claquent et rien n’est possible même en m’appliquant à la barre pour attraper la moindre risée. La girouette porte bien trop son nom, le bateau tourne même tout seul sur lui-même !
Bon c’est ça aussi la voile : Il faut l’accepter et pas question de toute façon de traverser au moteur malgré ma bonne réserve de carburant qui me sera éventuellement plus utile pour traverser le DST de Ouessant.
Sauf que quand ça dure, ça use le bonhomme…
A un moment le bateau fait tellement n’importe quoi que je l’abandonne tel quel pour deux ou trois mini siestes puis revient à la barre pour essayer de faire mieux et de sortir de cette zone de calme.
Au début de la nuit, je multiplie les micro-siestes sans cesser de barrer.
Vers minuit le vent revient de secteur nord, très faible mais c’est déjà ça et je reprends un cap direct plein vent arrière et voiles en ciseaux alors que face à l’étrave se lève la pleine lune en partie voilée avec un reflet de carte postale.
Soudain un bruit familier me surprends : C’est un dauphin qui vient me rendre visite plongeant doucement, près à pouvoir le toucher.
Dans la nuit je trouve aussi le milieu de la Manche bien encombré par des pêcheurs anglais avec d’immenses tangons sur chaque bord et des cargos et ferrys entrant ou sortant traversant en diagonale. Il faut rester vigilent.
Le vent retombe à nouveau et les bruits désagréables reprennent. Heureusement que je n’ai pas tenté de partir vers l’Irlande car cela aurait peut-être duré une semaine !
Le petit panneau solaire fraîchement installé maintient la batterie chargée à bloc depuis le départ et je ne crains pas d’être en panne de feu de mat pour la ou les prochaines nuits.
En fin de matinée les conditions changent vraiment enfin !
Le vent se lève au NW, force 3 puis 4 puis 5 et je démarre enfin au grand largue au galop. Le plaisir de barrer est si grand que je n’ai plus sommeil et je savoure la vitesse du bateau et les gros bouillons du sillage dans la mer qui se forme peu à peu.
Pas question de lâcher la barre à cause des vagues sur le trois quart arrière mais aussi pour profiter de ce vent pour rattraper une partie de mon retard même si je ne suis pas pressé.
Avec la GV et le génois je suis surtoilé mais le canot file à toute allure.
Je l’accepte un temps pour enfin avancer mais finalement pour soulager la tête de mat que je vois pomper, je préfère réduire en prenant un ris mais garde le génois. Ca serait trop bête de démâter simplement pour le plaisir d’aller vite et la réduction le soulage instantanément.
La vitesse ne semble pas avoir diminué car je devais déjà avoir atteint la vitesse de carène.
A 6 nœuds je traverse la moitié de la Manche puis le DST avec juste une manœuvre nécessaire pour viser l’arrière un cargo.
Plusieurs fois par jour un dauphin solitaire ou un petit groupe vient reconnaitre le canot et joue un instant à plonger devant l’étrave. Mais cette fois là il s’agit d’un grand groupe de plus d’une trentaine en chasse !
Ils poursuivent en tournicotant probablement un banc de sardines et au dessus d’eux une colonie entière d’une centaine de fous de Bassan scrutent les vagues et mitraillent la surface de leurs plongeons à plus de 100 km/h. C’est vraiment impressionnant et un très grand spectacle mais qui ne dure pas très longtemps car je file trop vite dans une direction transversale à celle du banc de sardines…
Voilà, le rail est passé il ne reste plus que la zone côtière avant Ouessant. En regardant depuis le cockpit, sur la table à carte ça ne fait pas beaucoup mais après vérification 25 milles tout de même donc un peu moins de cinq heures.
Ouessant apparait timidement alors que le canot marche encore très fort.
Après avoir vérifié les horaires des marées je vois qu’il est possible de prendre soit le chenal du Four, soit celui de la Helle pour rejoindre Camaret.
J’avais prévu initialement un atterrissage sur Ouessant en baie de Lampaul mais je crains un peu que la mer soit forte devant la baie, peut-être plus encore demain quand il faudra repartir et la route sera un peu plus longue pour passer le raz de Sein pour l’étape suivante, donc avec un départ très tôt pour être à l’heure dans le Raz.
J’avais déjà fait l’expérience d’une sortie difficile de cette baie quand j’y étais resté bloqué, en surveillant l’alignement arrière et avec des vagues par le travers dont pour voir le sommet, assis dans le cockpit je devais lever la tête. Heureusement elles restaient maniables et ne déferlaient pas car sinon la situation aurait alors été très dangereuse.
Pour éviter de renouveler cette expérience et de peur que le vent ne tourne au SW car je n’ai aucune info météo, je préfère viser Camaret par le chenal de la Helle.
Avant de m’engager car à la tombée du jour, je prépare le passage et les alignements à suivre que me montrent les feux qui s’allument au début de chenal.
Vers minuit, sortant du chenal du Four qui prolonge celui de la Helle, je passe la pointe St Mathieu toujours à pleine vitesse et mets le cap au 105 sur le phare de Camaret.
Il n’y a pas grand monde dans l’avant rade à cette heure, le vent a molli un peu mais j’ai largué le ris et le canot marche vite avec un gros sillage bouillonnant.
Je suis tellement content que, plus du tout fatigué et pour mieux savourer ce bon petit canot, harnais doublement capelé sur la ligne de vie et la cadène de hauban, je reste longtemps à le regarder tracer sa route debout sur le passavant, me tenant presque comme au trapèze au dessus de l’eau accroché au galhauban.
Au bout d’un moment il faut tout de même penser à la suite : Bien repérer la baie non éclairée pour découvrir enfin dans le fond les lumières du port et de la ville, préparer le bateau avec amarres et pare-battages.
Une petite pluie commence à tomber mais je m’en fiche si content de cette traversée. Deux autres bateaux approchent également du port et trois en sortent, il n’y a pas d’heure pour naviguer à Camaret !
Enfin je démarre le moteur et affale pour entrer dans le port.
Après avoir tournicoté un moment car cette nuit le port est curieusement archi plein de bateau de grand voyage, je fini par m’amarrer à couple d’un bateau de taille plus modeste compatible avec mon petit canot.
Exceptionnellement je ne range pas beaucoup car les voiles sont trop mouillées puis, 42 heures après mon départ, avec une rasade de rhum arrose la fin de cette traversée. Il est trois heures, le 18 juillet.
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Mardi 30 juillet
Il est 7 heures et mon petit canot sort des passes de port Joinville à Yeu.
Comme prévu le vent encore faible 10 nœuds environ au petit matin est passé au SW, mais un grand frais est prévu à partir de 15 heures depuis quelques jours.
Deux jours plus tôt je sortais également de ce port mais pour mettre le cap sur les Sables d’Olonne pour profiter encore d’une étape sous spi avec du NW avant la bascule prévue et la veille je remontais en sens inverse pour être bien placé quand le SW arriverait.
Trois autres bateaux sont sortis peu avant moi ce matin et comme je suis presque vent arrière avec un génois portant mal je préfère l’affaler et envoyer le spi.
Aurore mon petit canot n’a jamais si bien porté son nom quand sous le spi émerge enfin le soleil majestueux.
Comme le spi porte bien je rattrape assez vite les autres bateaux bien que plus gros mais qui eux ont conservé leur génois plus souvent en train de battre que de porter.
La matinée est royale avec le bateau marchant vite presque tout seul malgré la mer un peu agitée.
Vers midi, alors que j’approche de la bouée balisant la chaussée des Bœufs, le vent fraîchit rapidement et lève aussi des vagues plus conséquentes. Le cap devient plus délicat à tenir à cause des embardées de l’arrière sous l’effet des vagues. Le spi se dégonfle puis claque de grand coups ce qui ne fait pas du bien à ses coutures.
Comme le vent fraichit encore à environ F5 j’envisage d’affaler le spi mais, en solo, sans pilote et avec de la mer, la manœuvre doit être bien anticipée.
Tout se passe bien et sans même le mouiller, il est enfourné dans la descente et en même temps j’en profite pour prendre un ris car ça monte encore.
Je suis maintenant vent arrière en ciseau avec GV un ris et génois. C’est un peu trop mais le bateau file vraiment très vite dans de gros bouillons et parfois surfe sur les vagues qui le rattrapent.
A la barre l’attention doit être extrême pour anticiper ou contrer les embardées que ne manque pas de provoquer les vagues devenues plus grosses, pas question de la lâcher en faisant route pour quoi que ce soit même pour aller chercher l’appareil photo et s’il faut vraiment je devrais me mettre à la cape.
Impressionnés par les descentes de vagues en surf plutôt mal organisées au large de l’embouchure de la Loire après l’île du Pilier au nord de Noirmoutier, mais atteignant irrégulièrement deux ou trois mètres, je regarde sur mon portable la vitesse qui atteint parfois plus de dix nœuds dans des bouillonnements énormes !
C’est un plaisir de barrer même si bien fatiguant et heureusement cela ne durera qu’une journée.
Je garde un cap direct sur la pointe du Croisic, passant entre elle et le plateau du Four même si je redoute d’avoir encore plus de mer dans ce passage.
Le canot file à toute vitesse sans aucun problème et le barreur se régale !
A la pointe du Croisic, pour aller jusqu’à contourner la cardinale Basse Castouillet, je me retrouve plein vent arrière, presque sur la fausse panne pour pouvoir passer avec encore beaucoup de mer. Prévoyant comme toujours j’imagine un instant un démâtage subit à cause d’un empannage : Vu la proximité de la chaussée qui déborde la pointe du Croisic et la direction du vent il ne faudrait je pense que 10 à 15 minutes avant de se retrouver à la côte. Alors quoi faire au cas où ?
Premièrement très vite rassembler les bouts de mat qui pourraient empaler la coque ; le moteur, pas question d’y penser vu l’état de la mer ; reste le mouillage : Tout larguer pour éviter d’être drossé.
Heureusement le démâtage n’aura pas lieu et sitôt la cardinale passée, dans la rade du Croisic un peu abritée du SW la mer s’apaise et je me dirige facilement vers la Turballe.
Il est 14 heures quand j’affale juste avant de rentrer.
Je suis bien vanné mais tellement content de cette superbe étape de vent et de vagues de 48 mile en 7 heures !
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Extraits de carte marine des sites datashom.fr et Navionics.com
https://data.shom.fr/donnees#001=eyJjIjpbLTY2MjgwNyw1ODIyOTI3XSwieiI6NiwiciI6MCwibCI6W3sidHlwZSI6IklOVEVSTkFMX0xBWUVSIiwiaWRlbnRpZmllciI6IkZEQ19HRUJDT19QWVItUE5HXzM4NTdfV01UUyIsIm9wYWNpdHkiOjEsInZpc2liaWxpdHkiOnRydWV9XX0=
https://webapp.navionics.com/#boating@2&key=etwxHmktR
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Eric à alésia- Messages : 248
Date d'inscription : 12/09/2018
Age : 60
Localisation : Bourgogne
Re: Extraits de croisière 2019 sur Aurore
Incontestablement, le descriptif de ta croisière nous donne une autre vision de l'utilisation de nos canots, surtout en solitaire et sans pilote.
Selon la formule actuelle : respect !
Personnellement, je ne suis pas certain que, même au mieux de ma forme, j'aurais effectué une telle navigation.
En revanche, je suis absolument sûr que je ne le ferai pas aujourd'hui.
Cela ne m'empêche pas de t'envier et de te féliciter très chaleureusement.
Yema.
Selon la formule actuelle : respect !
Personnellement, je ne suis pas certain que, même au mieux de ma forme, j'aurais effectué une telle navigation.
En revanche, je suis absolument sûr que je ne le ferai pas aujourd'hui.
Cela ne m'empêche pas de t'envier et de te féliciter très chaleureusement.
Yema.
Yema- Admin
- Messages : 411
Date d'inscription : 12/09/2018
Age : 74
Localisation : 33950
Re: Extraits de croisière 2019 sur Aurore
Superbe récit, qui fait rêver et qui résonne fort dans mes souvenirs.... Même parcours il y a ... 35 ans ... jusqu'en Irlande, de La Rochelle à La Rochelle. Mais à 5 sur un Kirk. Seul sur un Bahia, c'est impressionnant ! À l'epoque on avait vu deux jeunes de l'Ecole Navale qui avaient traversé sur un Daimio (7m) et ça nous avait scotché...
Merci pour ce récit precis, technique, digne des "Artaud" de la grande époque.
Merci pour ce récit precis, technique, digne des "Artaud" de la grande époque.
Michel 87- Messages : 78
Date d'inscription : 14/09/2018
Age : 72
Localisation : Limoges
Re: Extraits de croisière 2019 sur Aurore
Merci à vous des compliments.
C'est vrai que le récit est un peu brut et technique plutôt que littéraire mais je ne voulais cette fois que deux petits compte rendus assez précis des conditions rencontrées. Je ferais peut-être autrement une autre fois.
Je les ai écrit pour partager ces moments, vous faire rêver un peu et surtout pour que les membres et visiteurs de notre forum puissent découvrir de quoi est capable ce petit canot qui est un vrai croiseur!
Avec une préparation méticuleuse, une fiabilité la plus absolue il est vraiment capable de beaucoup et par chance cette saison je n'ai même pas une fois eu a souffrir des conditions.
Bien sûr il faut être réaliste aussi et quand les conditions sont plus dures, il faut se bagarrer et tenir...mais tant que le bonhomme peut, le canot si on le ménage le peut aussi.
Forcément, après ce renoncement d'aller voir le caillou, le désir est intact et l'envie encore plus grande!
La saison prochaine peut-être..?
C'est vrai que le récit est un peu brut et technique plutôt que littéraire mais je ne voulais cette fois que deux petits compte rendus assez précis des conditions rencontrées. Je ferais peut-être autrement une autre fois.
Je les ai écrit pour partager ces moments, vous faire rêver un peu et surtout pour que les membres et visiteurs de notre forum puissent découvrir de quoi est capable ce petit canot qui est un vrai croiseur!
Avec une préparation méticuleuse, une fiabilité la plus absolue il est vraiment capable de beaucoup et par chance cette saison je n'ai même pas une fois eu a souffrir des conditions.
Bien sûr il faut être réaliste aussi et quand les conditions sont plus dures, il faut se bagarrer et tenir...mais tant que le bonhomme peut, le canot si on le ménage le peut aussi.
Forcément, après ce renoncement d'aller voir le caillou, le désir est intact et l'envie encore plus grande!
La saison prochaine peut-être..?
Eric à alésia- Messages : 248
Date d'inscription : 12/09/2018
Age : 60
Localisation : Bourgogne
Re: Extraits de croisière 2019 sur Aurore
Oups ! Récit "technique", désolé, le mot était maladroit... En fait, à la lecture, j'ai retrouvé l'atmosphėre des bouquins de bateau, récits de croisière que l'on a dévorés, de Slocum à Moitessier et Kersauson.... avec météo, virements de bord, repas et changements de voiles, que nous lisions comme une bible, et qui nous ont .... filé le virus de la voile !
Michel 87- Messages : 78
Date d'inscription : 14/09/2018
Age : 72
Localisation : Limoges
Re: Extraits de croisière 2019 sur Aurore
Pas de soucis Michel, je n'ai pas lu ton mot comme une critique (que tu as pourtant le droit d'exprimer si tu veux )
Par contre les références que tu cites... t'exagère un peu quand même !
A la limite un Vito Dumas (brut de chez brut) mais les autres sont autrement plus littéraires et je les ai moi aussi dévorés sans trouver mieux pour me donner envie que La longue route.
Sur mon petit canot c'est un peu dans cet esprit que je veux naviguer, le plus simplement possible, sans céder au suréquipement prôné par tant de "marins", prudemment aller le plus loin possible et forcément j'ai suivi de près La longue route 2019.
Je sais déjà par expérience que la limite est d'abord celle du bonhomme et plus d'une fois j'ai renoncé ou fait demi tour devant la traversée de la Manche à causes de conditions que je savais ne pas pouvoir supporter plus de 15 ou 20 heures. J 'ai déjà fait comme d'autres de belles erreurs et j'ai eu de la chance alors je m'applique et espère bien continuer longtemps et loin.
Par contre les références que tu cites... t'exagère un peu quand même !
A la limite un Vito Dumas (brut de chez brut) mais les autres sont autrement plus littéraires et je les ai moi aussi dévorés sans trouver mieux pour me donner envie que La longue route.
Sur mon petit canot c'est un peu dans cet esprit que je veux naviguer, le plus simplement possible, sans céder au suréquipement prôné par tant de "marins", prudemment aller le plus loin possible et forcément j'ai suivi de près La longue route 2019.
Je sais déjà par expérience que la limite est d'abord celle du bonhomme et plus d'une fois j'ai renoncé ou fait demi tour devant la traversée de la Manche à causes de conditions que je savais ne pas pouvoir supporter plus de 15 ou 20 heures. J 'ai déjà fait comme d'autres de belles erreurs et j'ai eu de la chance alors je m'applique et espère bien continuer longtemps et loin.
Eric à alésia- Messages : 248
Date d'inscription : 12/09/2018
Age : 60
Localisation : Bourgogne
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